Pourquoi une association environnementaliste part-elle en guerre contre ces panneaux ?
D’abord parce que leur fonction première est l’incitation à la surconsommation, ce qui ne correspond pas aux valeurs que nous défendons. Comme l’écrit un fabricant sur son site : « L’écran publicitaire pour vitrine de magasin est un support publicitaire dynamique incontournable pour capter l’attention de vos clients avant même leur entrée dans votre magasin. »
Ensuite, parce que leur fonctionnement occasionne une gabegie d’énergie tout à fait répréhensible à l’heure où nous devrions viser la sobriété sur ce terrain. Suite au recensement exhaustif de ces panneaux dans notre ville, recensement que nous avons réalisé à l’été 2024, nous avons calculé qu’en France ils consomment l’énergie produite par une centrale hydroélectrique de taille moyenne. Et cette consommation est supportée au final par les consommateurs, qui achètent les produits ainsi promus.
Et puis, ils nuisent à la biodiversité. Leur allumage, en particulier la nuit, contribue comme l’éclairage à brouiller l’alternance jour / nuit, si importante pour l’équilibre de la plupart des espèces.
Enfin, ils présentent des risques sanitaires. En cheminant sur une voie commerçante du centre-ville, leur succession crée pour le moins une gêne, un sentiment de rejet, mais peut mener les personnes sensibles à un stress visuel. De plus, d’après des chercheurs en sciences cognitives, cela peut aller au stress cognitif.
Dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde du 26 juin 2012, des chercheurs en sciences cognitives et en sciences sociales déclaraient : « Cette technologie exploite le fait que toute image en mouvement dans la périphérie du champ visuel capture automatiquement l’attention de l’individu. Cette réaction automatique, héritage de notre évolution au cours de laquelle le danger pouvait surgir sans prévenir, s’accompagne d’une augmentation du niveau d’alerte et de stress qui favorise la mémorisation du message. »
Plus grave, les réactions de sujets épileptiques. Certains sont sensibles aux lumières scintillantes, aux transitions et aux animations rapides. On parle alors d’épilepsie photosensible.
Et les enfants sont plus sensibles que les adultes à tous ces stimuli. Toujours dans le quotidien Le Monde du 31 mai 2017, une tribune émanant de médecins et de professionnels de santé alertaient : « La surexposition des jeunes enfants aux écrans est un enjeu majeur de santé publique »
Enfin, il faut mentionner les risques d’accident générés par ces appareils. En effet, puisque leur rôle est de capter l’attention, ils déconcentrent les conducteurs qui peuvent ainsi provoquer des accidents. Et cela vaut également pour les conducteurs de deux-roues, motorisés ou pas, qu’ils se déplacent sur la chaussée, ou, comme on le voit de plus en plus souvent, sur les trottoirs. Mais même une collision entre deux piétons peut avoir des conséquences dramatiques : chute, bris de lunettes, etc.
La loi permet l’adoption de Règlements Locaux de Publicité au niveau communal ou intercommunal. A Villejuif, nous avons un règlement territorial, mais qui n’est pas appliqué, et personne, ni municipalité ni Territoire, ne veut le faire appliquer.
Nous organisons une conférence-débat le samedi 27 septembre 2025 à 17 heures à la médiathèque de Villejuif (esplanade Pierre-Yves Cosnier) avec le concours de l’association nationale Résistance à l ‘Agression Publicitaire.
Vous y êtes toutes et tous cordialement invités.
Association Agir à Villejuif